SOUS LE SOLEIL DE SATAN

  • SOUS LE SOLEIL DE SATAN
  • SOUS LE SOLEIL DE SATAN
  • SOUS LE SOLEIL DE SATAN
  • SOUS LE SOLEIL DE SATAN
  • SOUS LE SOLEIL DE SATAN
  • SOUS LE SOLEIL DE SATAN

SOUS LE SOLEIL DE SATAN
un film de Maurice PIALAT Palme d'Or 1987avec Gérard DEPARDIEU et Sandrine BONNAIRE d'après le roman de Georges BERNANOS

Au début du siècle, dans un petit village de l'Artois, l'Abbé Dorissan (Gérard Depardieu), jeune vicaire puissant et frustré, rencontre une nuit Satan sous la forme d'un maquignon. A partir de ce jour, il est sans cesse confronté au démon, en particulier en la personne de Mouchette (Sandrine Bonnaire) qui a tué l'homme dont elle attendait un enfant et qui, après un affrontement avec Dorissan, se suicide. L'Abbé devient ensuite curé d'un autre village où on le considère très vite comme un saint.

Images du film

SOUS LE SOLEIL DE SATAN SOUS LE SOLEIL DE SATAN SOUS LE SOLEIL DE SATAN SOUS LE SOLEIL DE SATAN SOUS LE SOLEIL DE SATAN SOUS LE SOLEIL DE SATAN

REVUE DE PRESSE

Note d'intention de Maurice Pialat concernant SOUS LE SOLEIL DE SATAN

Quand as-tu pensé pour la première fois à tourner un film d’après le roman de Georges Bernanos ? Oh ! […]

Note d'intention de Maurice Pialat concernant SOUS LE SOLEIL DE SATAN

Quand as-tu pensé pour la première fois à tourner un film d’après le roman de Georges Bernanos ?
Oh ! c’est bien avant de faire des longs métrages. Si c’était possible, j’aimerais bien qu’on ne me pose plus cette question … mais là je crois que je rêve.

Quand as-tu lu le livre ?
Il y a peut être 30 ans. Ca a été un des plus grands chocs littéraires que j’ai eu. Autant que Balzac. Dostoïevski ou Dickens. Je l’ai relu trois ou quatre fois a chaque fois avec l’intention de le tourner.

Ton envie de faire le film est venue de "
Sous le soleil de Satan " ou de l’œuvre de Bernanos en général ?
J’ai lu tous les romans de Bernanos, mais je crois que l’envie vient de ce livre là seul. C’est le premier que j’ai lu et j’ai depuis pensé que le rôle de Donissan était pour Gérard.

Le livre se prêtait-il particulièrement à une adaptation cinématographique ?
L’adaptation s’est faite très simplement. Avec Sylvie Danton, nous avons fait trois versions : une première encore assez littéraire, une deuxième plus resserrée et disons… tournable et la troisième qui est celle du film. Ça s’est fait facilement, mais c’est sans doute un travail d’adaptation plus poussé qu’on ne pourrait le croire. Nous n’avons pas eu la prétention de corriger Bernanos, mais tout le monde sait que l’écoute d’un texte, surtout au cinéma est différente de sa lecture. Ainsi, ce sont les phrases de Bernardos, mais presque jamais la phrase exacte… Ce que nous avons fait me semble très proche de ce que j’ai lu, du travail que faisait Dreyer sur des textes comme " Ordet " ou " Gertrud " qui sont pourtant des pièces de théâtre donc plus condensées qu’un roman.

Y-a t’il eu un travail de construction particulier ?
Non. Les scènes sont presque toutes là à leur place. Mais certaines ont été développées et d’autres ont été élaguées ou simplement oubliées quand nous pensions qu’elles n’étaient pas traduisibles à l’écran… J’ai appris beaucoup de choses en adaptant ce roman et cela m’a aussi confirmé certaines idées que j’avais…

Comme ?
On fait un foin sur l’adaptation des romans et pas forcément des romans de valeur. Qui dit adaptation cinématographique dit en général trahison. Je ne crois pas que ce soit seulement pour justifier un salaire de scénariste, mais on part tout de suite de l’idée qu’il faut tout changer ! Anouilh a accepté un jour une commande de FR3, une adaptation de " Ursule Mirouet " de Balzac. Il l’a écrite et il m’a fait cette confidence " Balzac c’est formidable, je n’ai qu’à recopier ". Il faut être Anouilh pour dire une chose aussi simple.

La simplicité avant tout ?
Simenon, qui est capable en quelques lignes de donner toutes les informations dont on a besoin, de faire progresser une action, de créer un climat et des rapports entre les personnages, donnait un conseil aux mauvais écrivains : " Vous voulez écrire qu’il pleut ?… Eh bien écrivez qu’il pleut ! "

C’est une condition nécessaire mais pas suffisante d’une bonne adaptation ?
Le problème de l’adaptation est résolu si l’adaptateur a plus de talent que l’adapté ! Ce serait le rêve, l’absolu. Quel adaptateur aurait plus de talent que Molière ou Shakespeare ?… et que Bernanos !

Pourquoi dans ce cas choisir l’œuvre d’un autre et pas la sienne ?
On peut trouver dans l’œuvre d’un autre quelque chose qu’on a pas eu l’idée de faire soi-même. C’est le cas ici. Ceci dit, c’est mon neuvième film, c’est ma première adaptation et les films que je prépare ne sont pas des adaptations.

Trop respecter l’œuvre initiale ne risque pas d’affaiblir la mise en scène ?
C’est vrai je me suis posé la question pendant le tournage. J’ai été très, peut-être trop, respectueux pendant la première moitié du tournage. Après j’ai fait craquer le corset et je me suis senti plus à l’aise. Trop de fidélité, c’est maladif par moments, c’est sain d’en prendre un peu à son aise avec le roman… Mais il ne faut pas se glorifier, tout cela n’est possible que grâce à la valeur du livre et à celle de son auteur.

Sylvie et toi, vous vous êtes inspirés d’autres auteurs dans le dialogue ?
Il y a quelques phrases qui sont de Bernanos mais pas du " Soleil de Satan "… " Comme je me sens vieux… " par exemple. Il y a aussi une phrase de Valéry, quelques phrases du curé d’Ars et de Saint-Augustin… Le tout, ajouté à ce que Sylvie et moi avons écrit, représente environ 10% du texte.

Crois-tu au miracle dans le film ?
Je m’aperçois en parlant que ce que j’ai tourné de mieux avant le " Soleil " c’est une scène comme celle-ci, d’une mère qui perd son enfant…

Tu pense à la " Maison des bois " ?
Oui… Je crois que ce thème est quelque chose d’obsessionnel chez moi… Le chagrin d’une mère qui perd son enfant… J’ai découvert que j’avais tourné " La maison des bois " pour cette scène là.

Tu me disais tout à l’heure que quand on lit un livre en vue d’une adaptation cinématographique, la question se pose de savoir ce qui est réalisable et ce qui ne l’est pas. Certains ont sans doute pensé que tu jugerais irréalisables certaines choses surnaturelles du livre ?

Non, ce ne sont pas du tout des choses comme ça que je juge irréalisables.

Disons, alors que " Sous le soleil de Satan " peut étonner ceux qui voient en toi un champion du réalisme ?
Je n’aime pas cette définition péjorative, par réalisme on sous-entend borné.

Il faudrait s’entendre sur le sens du mot " réalisme " ?
Le réalisme, on l’oublie trop souvent, c’est ce qui est réel. Ça contient donc tous les genres, puisque tout est réel. Pour moi, le surnaturel n’existe pas. Il n’a pas de sens. Ce qu’on appelle fantastique et " Sous le soleil de Satan " est une grande œuvre de la littérature fantastique française, est toujours imaginé à partir de choses réelles… Un petit berger qui dit avoir vu la Sainte-Vierge la dépeint avec des images qui correspondent à ce qu’il a toujours vu, appris.

C’est de l’anthropomorphisme ?
Pas seulement, je pense que les animaux ont des images toutes aussi réelles, celles de leurs sens… Alors si le réalisme c’est ça, je suis réaliste. Ça ne veut pas dire que je ne m’intéresse qu’à ce qui est à ras de terre, qu’aux préoccupations quotidiennes de la vie.

Le traitement de " Sous le soleil de Satan " est donc dans la continuité de tes autres films ?
Il y a très peu de différences.

Tu as le sentiment d’avoir déjà cédé à la tentation des effets faciles ?
Je crois qu’il y a une poignée de cinéastes dans le monde, comme Bergman, Woody Allen, Casavettes, Bresson et peut-être quelques autres moins connus, qui ne sont pas obligés de " faire les guignols " et je ne fais là aucun jugement de valeur sur eux, en général de bon cinéastes, mais que je n’admire pas forcement. Je pourrais faire partie de cette liste, mais je n’en fais pas partie parce que j’ai flirté un peu avec l’autre cinéma, presque pour une question de survie.. Maintenant, j’aurai peut-être la chance de rentrer dans cette catégorie de cinéaste auxquels on n’amène pas un tambour en leur disant " faites Boum Boum là dessus "…

Crois-tu en Dieu ?
Non. Je pourrais dire comme Mouchette " Dieu ça ne veut rien dire "… et ça, ce n’est pas de Bernanos.

La pureté à priori est du coté de Donissan ?
Mouchette et Donissan sont aussi purs l’un que l’autre. Pour Bernanos, ils sont frère et sœur.

Et pour toi ?
Pour moi aussi.

Chez Mouchette il y a …
Du vice ! C’est un bien grand mot !… Je vais répondre à la question que tu ne me poses pas : Mouchette, pour moi, c’est quelqu’un qui est d’un anticonformisme et d’une audace rares, et qui, si elle ne disparaissait pas dramatiquement, serait vouée au comble du conformisme.

Peut-on dire que l’abbé Donissan est soumis à une perpétuelle tentative de l’excès, proche de certaines idées de Bataille ?
Tu commences à tomber dans un des pires travers contemporains : tu fais de la littérature. Je ne peux pas répondre à des questions littéraires.

Est-ce que le fait d’avoir un dialogue moins quotidien que sur tes autres films à modifié ton travail avec les acteurs ?
Non… parfois on a eu plus de peine. Il fallait corriger certaines phrases. Les acteurs pouvaient avoir tendance à partir dans une certaine théâtralité, parce qu’il y a de belles cadences dans le texte, qu’il permet des envols.

Quelles ont été tes impressions d’acteur ? différentes ? de " A nos amours " ?
Au début, pour la première scène du film, entre Gérard et moi, j’ai trouvé que ça allait bien… Après il y a eu des hauts et des bas. C’est tout de même curieux, moi qui demande de la spontanéité aux acteurs, je ne me sentais à l’aise qu’au bout d’un certain nombre de prises !

La modernité du film ?
Ce qui intéresse déjà, ou encore, est toujours moderne… On verra.

Warning: Invalid argument supplied for foreach() in /home/u223348841/domains/flachfilm.com/public_html/content/themes/flachfilm/shortcodes/templates/gw_pastilles.php on line 18