LAETITIA CASTA A-T-ELLE UNE “GUEULE” D’ARLETTY ?

LAETITIA CASTA A-T-ELLE UNE “GUEULE” D’ARLETTY ?

Elle dévoile une passion “non coupable” pour ce rôle et son métier de comédienne. Et dans notre bonus vidéo, l’ex-mannequin adresse un clin d’œil à sa Normandie natale.

Avant d’accepter un tel rôle, se demande-t-on si on a la “gueule” à jouer Arletty ?

Heureusement, pas du tout. Je n’ai pas spécialement rêvé de jouer Arletty ; mais j’ai eu envie de la défendre quand j’en ai su plus sur son histoire. Plutôt que de l’imiter, j’ai travaillé ce personnage afin de l’incarner en me rapprochant de son intimité et en y mettant toute mon énergie et ma sincérité.

Ce téléfilm d’Arnaud Sélignac raconte une période trouble de la vie d’Arletty. Sous l’Occupation, la comédienne entretient une histoire d’amour avec un officier allemand et refuse de choisir son camp. Quel est votre regard sur cette histoire d’amour impossible ?

Je ne me suis jamais retrouvée dans un tel contexte, celui d’une guerre. Je n’ai pas perdu à l’âge de 16 ans le premier homme de ma vie à qui j’avais promis un amour sincère, un enfant et un mariage… C’est cette ambiguïté qui la rend si touchante.

Ce goût pour la “métamorphose”, est-ce un clin d’œil à l’enfant qui aimait à se déguiser ou au mannequin qui voulait se cacher derrière son personnage ?

Ni l’un ni l’autre. Raconter des histoires, incarner des personnages, cela fait partie de mon plaisir. Et cela passe parfois par la métamorphose. J’adore l’idée d’en avoir fait mon métier.

Y a-t-il, dans le rôle d’Arletty, un challenge particulier à relever dans le jeu ?

Oui, une manière un peu rétro de parler, qui est différente de celle que j’ai au quotidien. C’est très fort de se glisser dans la peau d’un personnage et de s’oublier totalement. Le challenge est là. Chaque film est une nouvelle aventure, une expérience unique avec la sensation de repartir à zéro.

Qu’avez-vous ressenti dans la salle lorsque vous avez vu le téléfilm pour la première fois ?

Je ressens toujours un peu de gêne. Quand je suis sur le plateau, sur le terrain, je m’oublie complètement car je joue un personnage. Ensuite, avec le recul, c’est toujours très bizarre de se revoir. Et c’est encore plus particulier avec la gouaille d’Arletty. J’étais toute rouge lors de ce premier visionnage et j’ai tout fait pour ne pas me voir à l’écran (rires).

Il y a quatorze ans, vous apparaissiez dans “La bicyclette bleue” à la télévision. Quelle place occupe ce premier grand rôle dans votre parcours ?

C’était il y a vraiment longtemps et cela a été un grand succès auprès du public, mais la profession n’a pas vraiment adhéré. Le public avait peut-être alors moins de préjugés sur mon parcours de mannequin. Les gens du métier attendaient curieusement de voir la suite.

Pourquoi dix ans sans jouer pour la télévision ?

Parce qu’on ne me proposait pas de projet suffisamment passionnant pour y aller. Je ne dénigre pas les projets télévisuels, j’ai la liberté de pouvoir me balader dans des univers différents.

C’est vrai que vous n’aimez pas que l’on vous demande si vous cherchez à “casser” votre image ?

Oui, j’ai l’impression que les gens croient que tout est calculé. Mais c’est tout l’inverse. Mes choix représentent mon goût pour le risque. C’est un combat entre moi et moi. J’aime explorer sans arrière-pensée.

Quels sont vos souvenirs de télé ?

Petite, chez ma nounou, je regardais La petite maison dans la prairie ; puis un peu plus grande, les clips musicaux.

Outre Laetitia Casta, le téléfilm ARLETTY, UNE PASSION COUPABLE compte dans son casting Marie-Josée Croze et Ken Duken, dans le rôle du fameux Hans. Réalisée par Arnaud Sélignac, la fiction est programmée le mercredi 4 mars sur France 2, à 20h50.