LE PETIT POUCET – Situations extrêmes

LE PETIT POUCET – Situations extrêmes

Marina de Van nous enchante avec Le Petit Poucet. Greffant sur le conte de Perrault des éléments qu’elle emprunte à Swift (Gulliver, Une nouvelle proposition) et à Collodi (Pinocchio), elle reste fidèle à l’esprit du conte de fées, poétique et volontiers drôle même lorsqu’il dépeint des situations d’horreur.

Elle nous propose une réflexion discrète mais approfondie sur notre rapport aux animaux, tant sauvages que domestiques, qui constituent notre nourriture ordinaire. Ce que l’Ogre veut faire à Poucet et ses frères, ce qu’il fait à ses propres filles, n’est-ce pas ce que les parents de Poucet font au gibier, voire aux chiots dont se régalent les chinois ?
Cette réflexion culmine dans l’extraordinaire rêve gastronomique de l’Ogre (grand numéro histrionique de Denis Lavant) qui permet de bafouer les interdits du politiquement correct et dans un final déjanté où, du haut de son trône et flanqué de deux lévriers, Poucet jette des morceaux de viande crue à ses parents et ses frères qui le supplient de le nourrir.