SEX IS COMEDY

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SEX IS COMEDY
un film de Catherine Breillat 2002

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"J'ai eu envie de faire ce film, à cause de la prolifération des making of destinés à faire croire que le mystère du tournage est ainsi dévoilé. Lorsque les making of ne dévoilent que la futilité des films, l'apparence du tournage. Le coeur en reste secret. Comme le coeur du volcan. C'est le moment de l'Epreuve, celui où la peur est la même pour chacun : acteur ou metteur-en-scène, et qu'à ce moment là le tournage devient un huis-clos inviolable. C'est ce huis-clos, le sujet de "Sex is comedy". Mais au-delà du couple impossible metteur-en-scène/acteur, c'est un sujet sur les rapports humains, sur le masculin et le féminin, sur la subtilité de celui qui obéit/celui qui commande : "En quelque sorte sur le pouvoir du plus faible."

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REVUE DE PRESSE

LE MONDE INTERACTIF
Trois questions à Catherine Breillat

La réalisatrice Catherine Breillat, dont le dernier film, A ma sœur !, est en salles depuis le 7 mars, répond aux questions du "Monde interactif" sur les rapports entre cinéma, Internet et caméra numérique.

Les acteurs sont trop égoïstes

Cette année, Anne Parillaud est à Cannes pour présenter Sex is Comedy, un film de Catherine Breillat dans lequel elle interprète le rôle de Catherine Breillat elle-même.

Studio Magazine
Scènes Intimes, Catherine Breillat

La cinéaste Catherine Breillat met actuellement la touche finale à son nouveau long métrage, Scènes Intimes (Sex is Comedy).

Synopsis
“Scènes intimes” pour Anne Parillaud

Anne Parillaud tournera à partir du 15 novembre au Portugal avec Catherine Breillat dans Scènes intimes, le huitième film de la réalisatrice.

Thierry Jousse
Interview de Grégoire Colin concernant Sex is Comedy

Sur le tournage, Catherine vous laisse d’abord faire et ensuite elle vous corrige. Elle vous incite à aller chercher loin, pas à réfléchir, mais à ressentir profondément les émotions. Elle est tellement passionnée que si vous êtes un peu sensible, c’est quelque chose qui vient automatiquement.

Le Monde
Notre cinéma, l'Europe et les majors d'Hollywood

Depuis quelques mois, le cinéma français serait, à en croire la presse spécialisée, déchiré en deux blocs radicalement opposés. Les […]

nytimes.com
Sex and Power: The Provocative Explorations of Catherine Breillat

The work of Catherine Breillat, the French filmmaker and novelist whose movies frequently explore the perversity animating male-female power dynamics in Western society, has always been fearlessly pertinent. These days, as more and more revelations about the sexual predations of high-profile men come to light, they may even be more pertinent.

LE MONDE INTERACTIF

Trois questions à Catherine Breillat



La réalisatrice Catherine Breillat, dont le dernier film, A ma sœur !, est en salles depuis le 7 mars, répond aux questions du "Monde interactif" sur les rapports entre cinéma, Internet et caméra numérique.

Quelle utilisation faites-vous d'Internet ?
Personnellement, je ne suis pas une internaute chevronnée. Je n'ai même pas de connexion à Internet chez moi. Je n'ai vraiment pas le temps de m'y mettre et en plus, je suis un peu réfractaire à tout ce qui est technique. Je n'aime pas trop les ordinateurs. Par contre, j'utilise beaucoup Internet comme moyen de communication depuis la sortie de mon film Romance en 1999.
C'est un outil de diffusion d'informations incroyablement puissant et très pointu. Par exemple, j'ai fait la promotion de ce film en Corée, et la conférence de presse que j'y ai donnée à cette occasion a été retransmise en direct sur le Net.
Internet est désormais un outil de recherche d'informations indispensable : les journalistes du monde entier se renseignent sur un film ou sur un cinéaste grâce aux différents sites disponibles en ligne. C'est pourquoi je suis plutôt contente de voir que de nombreux sites se sont développés autour de mes films, notamment Romance. Il y a notamment un site allemand très bien fait. Je participe également de plus en plus à des forums, à des discussions en ligne avec les internautes. C'est essentiel, cette nouvelle relation, quasi immédiate et directe, qui peut s'établir via Internet entre un cinéaste et les spectateurs. Cela me semble d'autant plus important pour des films d'auteur comme les miens qui ne se limitent pas à une audience exclusivement française et qui ont besoin de succès à l'étranger.

Que représente pour vous ce nouveau média ? Un outil de promotion pour vos films ? Un espace de création ?
A mes yeux, Internet est avant tout un espace de liberté. Il y a beaucoup plus de liberté sur le Web que pour d'autres médias. Peut-être pas en France, où il y a une grande liberté de la presse, mais dans d'autres pays plus "totalitaires". Internet est, selon moi, un formidable outil pour le discours plus que pour le slogan promotionnel. Finalement, ce n'est pas un outil très important pour la promotion pure et simple d'un film. C'est plutôt un instrument de discours très pointu. Il s'adresse mieux à une certaine frange de la population. Les gens qui surfent sur Internet, surtout les jeunes, sont à la recherche d'un autre discours, d'une autre manière de penser en dehors des circuits traditionnels. La réelle création va passer par Internet. C'est de là que surgiront les vraies surprises, bonnes et mauvaises, mais plutôt bonnes, à mon avis.

Que pensez-vous du recours à la caméra numérique ?
Pour moi, l'utilisation de la caméra numérique est avant tout une question de style. C'est comme les techniques modernes de la peinture à l'acrylique ou du collage par rapport à la technique traditionnelle de la peinture à l'huile. Chaque cinéaste réalise son œuvre avec les moyens qui lui correspondent le mieux. Il est certain que le numérique va prendre de plus en plus d'importance dans l'univers du cinéma, jusqu'à devenir aussi incontournable que la caméra traditionnelle. L'image numérique va sans doute aussi s'améliorer et se rapprocher de plus en plus de la qualité, du rendu de la pellicule classique. Pour ma part, j'en suis plutôt encore au stade de la peinture à l'huile. Il y a une certaine froideur, un modernisme de l'image lié à la caméra numérique qui ne convient pas à ma manière de filmer. Il y a également une tendance à la schématisation. La caméra numérique ne parvient pas encore à rendre très bien la peau, la transparence de la peau comme le fait la pellicule traditionnelle. Or, dans mes films, la peau est toujours très présente.
Par ailleurs, se pose aussi la question de la post-production numérique. Le montage numérique offre une telle gamme de choix que, du coup, même si le coût de filmer avec une caméra de ce type est moindre, la post-production peut coûter très cher. Finalement, elle peut se révéler être un outil à double tranchant, pas chère d'un côté et très coûteuse de l'autre. La caméra numérique peut être un "plus" indéniable pour les cinéastes, n'en faisons pas un "moins" en rendant son utilisation obligatoire. N'oublions pas, de toute façon, que la caméra numérique n'est en fin de compte qu'un simple outil, une technique. L'invention du stylo-bille n'a pas multiplié le nombre d'écrivains de qualité. C'est la même chose avec la caméra numérique, cela ne fera pas des cinéastes plus talentueux pour autant.

Les acteurs sont trop égoïstes

Elle est l'héroïne de Sex is comedy, film dans lequel elle interprète une réalisatrice aux prises avec un couple de jeunes comédiens qu'elle dirige dans une histoire très sexe.

Anne Parillaud ne sait plus très bien quand elle est venue à Cannes pour la dernière fois... Nous non plus. Sa carrière est ainsi, faite d'éclipses et de retours. Les journalistes américains ne la connaissent que par Nikita (1990). Ils oublient qu'après le film de Luc Besson elle est allée tourner quelques films de série B chez eux - des histoires de vampires et autres... - que tout le monde a oublié. Pour le public français, qui l'a découverte, adolescente, dans l'Hotel de la plage, en 1978, elle fut ensuite la partenaire attitrée d'Alain Delon dans Pour la peau d'un flic (1981) et Le battant (1983). Pas la meilleure période de Delon... Puis, le trou. Jusqu'à Nikita. César de la meilleure actrice. Nouvelle éclipse. L'actrice se cherche. Et se trouve un nouveau registre avec A la folie, de Diane Kurys (1994). Ce registre, des rôles plus "cérébraux", de préférence dans des films de femme, elle s'y tient désormais, hormis une apparition dans le rôle de la reine Anne d'Autriche dans L'homme au masque de fer (1998).

Cette année, Anne Parillaud est à Cannes pour présenter Sex is Comedy, un film de Catherine Breillat dans lequel elle interprète le rôle de Catherine Breillat elle-même. Dans cette histoire inspirée du tournage du précédent film de Breillat, A ma soeur, Anne Parillaud est donc dans la peau d'une réalisatrice qui doit amener deux jeunes comédiens à se livrer dans une scène d'amour assez chaude. Elle doit, en particulier, amener son interprète masculin, un jeune homme particulièrement capricieux, à jouer la scène finale affublé d'un organe artificiel de 20 cm...

 
Studio Magazine

Scènes Intimes, Catherine Breillat

Extrait du n° 175


La cinéaste Catherine Breillat met actuellement la touche finale à son nouveau long métrage, Scènes Intimes (Sex is Comedy), qui, à la manière de La nuit américaine de Truffaut, mais dans une version sans doute plus sulfureuse, explore les coulisses du tournage d'un film, dont Anne Parillaud joue la réalisatrice. Révélée par A ma soeur!, Roxane Mesquida y retrouve à cette occasion Breillat, aux côtés, notamment, de Grégoire Colin, qui joue son partenaire à l'écran, et d'Ashley Wanninger, déjà aperçu dans Romance.
Synopsis

“Scènes intimes” pour Anne Parillaud

N°24 de mars 2003


Anne Parillaud tournera à partir du 15 novembre au Portugal avec Catherine Breillat dans Scènes intimes, le huitième film de la réalisatrice. Elle aura pour partenaires Grégoire Colin et Roxane Mesquida (À ma sœur). Le projet, soutenu par l’avance sur recettes, traite des mystères du tournage. “J’ai tout d’abord eu envie de faire un film sur le cinéma, sur ce processus mystérieux et ce qu’on appelle (à tort) diriger un film ou des acteurs. On ne dirige pas un film, on le fait. J’ai eu envie de faire ce film, à cause de la prolifération des making of destinés à faire croire que le mystère du tournage est ainsi dévoilé. Alors que les making of ne dévoilent que la futilité des films, l’apparence du tournage…”, résume Catherine Breillat. Elle reste fidèle à son producteur, Jean-François Lepetit (Flach films) qui produit le film pour 3,5 ME.
Thierry Jousse

Interview de Grégoire Colin concernant Sex is Comedy

« Avec Catherine Breillat, c’est une longue histoire. On s’est rencontrés sur Romance. À l’époque, j’avais fait le casting pour jouer le rôle de Rocco Siffredi que j’ai refusé pour les raisons que vous pouvez comprendre. Dix jours plus tard, elle m’a rappelé et m’a proposé le rôle de l’ami de Sagamore Stévenin. Depuis, on est restés en contact. On allait boire des cafés de temps en temps. Après le 11 septembre, on s’est revus, on a parlé des attentats et c’est là qu’elle m’a proposé le rôle de Léo. Je lui ai d’abord dit non. Je ne suis pas très sûr de moi. Je n’ai pas beaucoup d’ego et je ne me sentais pas à la hauteur. Finalement, malgré mon refus, Catherine ne m’a pas laissé le choix. Michaël, son premier assistant, m’a rappelé. Je suis passé à la production pour prendre le texte pour les essais. C’était un extrait de La Maman et la Putain. En sortant sur les Champs-Élysées, je voulais les appeler pour arrêter. Finalement, j’ai pris sur moi, j’ai appris le texte et j’ai fait des essais que Catherine a trouvés magnifiques.Un de mes meilleurs amis est premier assistant. J’ai voulu moi-même faire ce métier à un moment. Par ailleurs, sur le tournage de Sex is Comedy, j’en avais un sous les yeux et je lui ai piqué des choses. Et automatiquement, comme un caméléon, j’ai appris le vocabulaire du premier assistant. Catherine et Michaël, son premier assistant, s’entendent très bien. Ils sont très proches, très solidaires. D’ailleurs, en lisant le scénario, on voyait tout de suite qu’Anne et moi étions proches, que Jeanne, son personnage, adorait Léo, qu’il y avait une grande estime entre nous.
Lui est peut-être amoureux d’elle.


Ça pourrait être une histoire d’amour impossible.


Il y a des scènes qui ont été coupées. Mais, à la lecture du scénario, il y avait tout de même pas mal d’ambiguïté entre eux, même si c’était assez retenu. Dans Sex is Comedy, Léo est le bras droit de Jeanne et la personne sur qui elle peut se reposer quand elle ne va pas bien.C’est son film et Léo est là pour la décharger des problèmes dont elle n’a pas à s’occuper.

Le travail avec Catherine est très passionnel, très profond, très intense. Elle est d’une intégrité folle et elle a une passion pour le cinéma que je partage absolument. Je me sentais à l’aise. Pour préparer le film, j’ai surtout beaucoup appris les dialogues. J’aime bien pouvoir être entièrement libéré du texte, complètement libre de pouvoir le sortir n’importe quand, n’importe où. Quand je connais vraiment les dialogues par cœur, je n’ai plus vraiment besoin de réfléchir et tout devient plus spontané, presque inconscient. Sur le tournage, Catherine vous laisse d’abord faire et ensuite elle vous corrige. Elle vous incite à aller chercher loin, pas à réfléchir, mais à ressentir profondément les émotions. Elle est tellement passionnée que si vous êtes un peu sensible, c’est quelque chose qui vient automatiquement.

Vous comprenez petit à petit où elle veut en venir. J’ai eu un peu de mal avec ma façon de parler. Parce que j’ai tendance à parler en haussant et en baissant la voix. Et elle n’aime pas ça. Elle voulait quelque chose de très plat, très blanc, très rectiligne. Ça, c’était un peu difficile. »

Propos recueillis par Thierry Jousse

Le Monde

Notre cinéma, l'Europe et les majors d'Hollywood

Depuis quelques mois, le cinéma français serait, à en croire la presse spécialisée, déchiré en deux blocs radicalement opposés. Les uns réclament une ouverture du « compte de soutien » aux entreprises extra-européennes ; les autres s'y opposent. Vu sous cet angle, le débat semble aussi simple qu'inutile, puisqu'il se réduit à la seule question : Un long dimanche de fiançailles, de Jean-Pierre Jeunet, est-il un film français ? Dans l'affirmative, pourquoi ce film ne bénéficierait-il pas du soutien que son exploitation génère, alors qu' Alexandre, d'Oliver Stone, tourné en anglais et hors de France, y a eu droit ?



La question mérite d'être posée, mais sérieusement et sans caricature. Personne ne conteste qu'un film tourné en langue française par un réalisateur français ne soit une oeuvre française, indépendamment de son coût. Film en vidéo ou superproduction, ces films peuvent légitimement, après obtention d'un visa d'exploitation, revendiquer la dénomination de film français. Ainsi, chaque année en France, des films bénéficient d'un visa d'exploitation sans pour autant obtenir l'agrément qui leur ouvre le droit au soutien.



Le premier label, dit d'expression originale française, dont in fine le CSA est seul juge, permet notamment aux chaînes de télévision de remplir leur quota de programmation. Le second, l'agrément, est un label de portée financière. S'il permet de bénéficier du soutien - financé par une taxe sur chaque billet vendu et non par un effort du contribuable -, il donne également accès à ce qu'on appelle les financements encadrés (ensemble des obligations de préachats, notamment des chaînes de TV, des diffuseurs, avance sur recettes, etc.) Bref, à toute l'architecture singulière du système français de soutien à son cinéma.



Cela permet non pas de financer intégralement le coût d'un film, mais seulement de le « prévendre » en partie, en hypothéquant certaines recettes futures. Ce système assure la survie des producteurs indépendants, garantit le volume et une certaine diversité des films produits.



Depuis plus de vingt-cinq ans, il permet au cinéma français de faire bonne figure face à l'américain, à la différence de ce que vivent nos voisins européens, en produisant ou coproduisant plus de deux cents films par an, dont une majorité d'expression originale française, tout en y intégrant des cinématographies du monde entier via des accords de coproduction. Depuis des décennies, il a permis l'émergence de nombreux talents à travers le monde sous la bannière du cinéma français.



Mais ces financements encadrés, d'où qu'ils viennent - public ou privé - ne sont pas élastiques, et ce sont des enveloppes fermées. Seules y accèdent les sociétés françaises et européennes bénéficiaires de l'agrément. Parce qu' Un long dimanche de fiançailles, produit par 2003 Productions ( « émanation » et « faux nez » de Warner, selon le tribunal administratif), s'est vu refuser l'agrément, tout en étant qualifié d'oeuvre originale française, alors qu 'Alexandre, produit par Pathé, société française, l'a obtenu (avec un abattement de 75 %), cette réglementation nous est aujourd'hui présentée par certains comme dépassée et fermée aux « investissements extra-européens » - terme pudique pour désigner les seules compagnies américaines qui souhaitent avoir accès aux financements encadrés et aux aides d'Etat. Pourtant, de tout temps, des compagnies américaines ont investi dans le cinéma français. D'abord par goût pour certains de leurs dirigeants, mais aussi dans leur intérêt bien compris, compte tenu de la part de marché encore confortable réalisée par le cinéma hexagonal sur son marché. Elles l'ont toujours fait en respectant la réglementation en vigueur. Elles peuvent, à leur guise, investir sur des films français et européens, soit sous la forme d '« à valoir distributeur », soit directement, en apports coproducteurs assortis de toutes les garanties contractuelles en matière de droits aux recettes.



En revanche, elles ne peuvent accéder aux avantages du système français, réservés aux sociétés de production « non contrôlés par des capitaux extra-européens ». C'est là l'essence des systèmes d'aides français et européens, dont le but est de permettre à leurs industries cinématographiques et audiovisuelles de survivre. Que ce système soit exclusivement réservé aux seuls Européens n'a donc rien de choquant. Personne ne semble s'émouvoir des règles ultraprotectionnistes que les Etats-Unis appliquent sans états d'âme à beaucoup de secteurs économiques (de l'acier à l'alimentation, de la chimie aux produits agricoles) pour protéger leur propre marché, sans aucune hésitation à infliger des sanctions financières lourdes à quiconque transgresse ces règles.



En plein débat sur la construction européenne, il serait surprenant que la France, longtemps à la pointe de cette ambition, décide sans contrepartie d'ouvrir son système d'aide aux entreprises américaines. Elle serait mieux inspirée de se poser d'abord la question de la légitimité et de l'efficacité de ces dispositifs vis-à-vis de ses partenaires européens. Les studios américains, qui ne réclament en rien cette « ouverture », n'abandonneront pas pour autant leur combat contre la diversité culturelle et toutes les mesures visant à éviter que le cinéma soit réduit à une simple marchandise.



Cette mesure pourrait avoir un sens si elle correspondait à une nécessité impérieuse et vitale, comme une chute du nombre de films produits en France. Elle pourrait se comprendre si la réglementation actuelle interdisait toute forme d'investissements extra-européens dans le cinéma français.



Enfin, on pourrait l'admettre si elle avait un effet incontestable sur la relocalisation de l'emploi et le développement des industries techniques. Mais ce n'est pas la simple substitution d'une production américaine à une production française qui dynamisera ce secteur.



Les investissements américains se porteront essentiellement sur quelques « gros » budgets, ce qui amplifiera l'inflation des coûts de production par effet de surenchère et accentuera l'envolée des cachets des stars (acteurs, scénaristes, réalisateurs). Elle touchera l'ensemble de la production, mais ni le volume ni la diversité des films n'en sortiront renforcés.



De l'aveu de ses partisans, une telle ouverture, dont ils reconnaissent les effets pervers, devrait s'accompagner de conditions très restrictives, la limitant à des films tournés en France, en français, par des Français. Ainsi donc, financé par des capitaux américains, tout réalisateur ne pourrait plus s'exprimer qu'en langue française, exclusivement en France, uniquement avec des acteurs et des techniciens français.



Quel paradoxe, pour une mesure qui prétend ouvrir notre système, alors qu'elle le referme avec des arguments d'un « poujadisme » surprenant, totalement indéfendables vis-à-vis de nos partenaires européens, mais aussi d'un strict point de vue artistique et cinématographique !



C'est pourquoi il serait surprenant qu'une telle mesure, dont l'opportunité est loin d'être évidente aux yeux de la profession, puisse se décréter proprio motu, sans aucune étude d'impact ni réelle expertise indépendante et véritable concertation. Prenons garde que, sous prétexte de « toilettage de la réglementation », on ne jette le bébé avec l'eau du bain. Une telle initiative pourrait entamer les fondements mêmes d'un système qui a fait ses preuves, qu'auteurs, réalisateurs et producteurs du monde entier nous envient.


Jean-François Lepetit, Le




Jean-François Lepetit est producteur et président de la chambre syndicale des producteurs de films.

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nytimes.com

Sex and Power: The Provocative Explorations of Catherine Breillat

The work of Catherine Breillat, the French filmmaker and novelist whose movies frequently explore the perversity animating male-female power dynamics in Western society, has always been fearlessly pertinent. These days, as more and more revelations about the sexual predations of high-profile men come to light, they may even be more pertinent.

The Criterion Channel section of the streaming site Filmstruck recently unveiled its Catherine Breillat Collection, which offers all the movies the director has made in this century, with the exception of “Anatomy of Hell,” the 2004 movie about men’s fear of menstruation, and one of her most extreme works in terms of explicit content.

The first picture of the collection is the still-shocking “Fat Girl,” from 2001, which centers on a 12-year-old. Anaïs (Anaïs Reboux), chubby, pouty and red-cheeked, feels out of sorts while on holiday, watching her older sister, Elena (Roxane Mesquida), being romanced by a local Lothario, Fernando (Libero De Rienzo). The movie’s central jaw-dropper is a scene, about 20 minutes in, when Fernando visits the girls’ shared bedroom one night. A wide-awake Anaïs is witness to Fernando’s wheedling, inveigling “seduction” of Elena. When Elena instructs her beau to go only so far, he responds “I swear on my mother’s head.” Seconds later, Fernando says that he’s not sure if he can hold himself back and that it would be a shame if he had to go to another girl to get what he wants. And on it goes. It’s excruciating.

Not all of Ms. Breillat’s observations are specific to the vexation of women. This movie, and others of hers, feature intimate implications of the cosmic. I saw “Fat Girl” for the first time in 2001, at the Toronto International Film Festival. This is not quite a spoiler — because believe me, the scene in question is not one that you are going to see coming, even with this reveal — but the movie ends with the central character subjected to a mini-apocalypse: The world she knows ends before her eyes. It’s a shattering scene, constructed with an assurance that is kind of terrifying. On the day I saw the movie, Sept. 8, 2001, I found it too abrupt and arbitrary. Little did I know. Interviewing Ms. Breillat a couple of years later, I told her how my perception of the film changed after Sept. 11; her response was an enthusiastic nod of agreement — and a Gallic shrug.

All the other films in the collection are rich in wit, emotional tumult and philosophical trenchancy. “Sex Is Comedy,” from 2004, is a genuinely funny movie about moviemaking, inspired by the shooting of that startling sex scene from “Fat Girl.” Here Anne Parillaud plays a put-upon stand-in for Ms. Breillat. “The Last Mistress,” from 2008, is a 19th-century tale of a woman who refuses to take her lover’s rejection in stride. This movie’s subversions begin with the casting of a thoroughly modern screen presence, Asia Argento, in the title role.

There has often been a recognizable streak of fantasy in Ms. Breillat’s work, and in recent years she has given her tendencies in that direction freer rein by making films of well-known fairy tales. Her perspectives on “Bluebeard” (2010) and “Sleeping Beauty” (2011) are more than fractured; they are radical. Lola Créton, known in the United States mostly for her work in Mia Hansen-Love’s “Goodbye First Love” (2012) and Olivier Assayas’ “Something in the Air” (2013), gives a fierce performance in “Bluebeard” as Marie-Catherine, the title character’s clever young wife who is confounded by the temptation of a secret chamber in their shared castle.

The collection is completed by “Abuse of Weakness” (2014), Ms. Breillat’s most recent film, and possibly her greatest, so far. It’s a largely autobiographical account of catastrophic events after Ms. Breillat’s brain hemorrhage in 2004. (She also wrote a novel based on her experiences.)

In that film, Isabelle Huppert, in an even more astonishing performance than what she usually serves up, plays Maud, a writer and director we first see sliding out of her bed, half-paralyzed. Ms. Huppert portrays her suffering character, who remains partly paralyzed throughout, with incredible physicality. At times, Maud seems to masochistically luxuriate in her incapacitation. Watching television one evening, Maud is entranced by the bragging of a ruggedly handsome con man, recently released from prison and promoting a book about his swindles. She asks him to star in her next film; he agrees, and he almost immediately starts a psychological game with her.

“I don’t meet with my actors until I start filming,” Maud says, her left hand still crabbed from her stroke. Slumped in a chair opposite her, the con man, played by the French rapper Kool Shen, responds, “You are going to see a lot of me.” Soon Maud is writing him enormous checks and imperiously insisting to herself that she understands what’s going on and has some control over it. This is a subtle but unflinching psychological horror picture with a devastating finale.

If you’re in the mood to do more cinematic exploring, this month the cinephile site Filmatique, which specializes in international movies that normally get scant attention in the United States, focuses on North African directors and films. So far it has posted Mohcine Besri’s 2011 kidnapping drama, “The Miscreants”; Nadine Khan’s “Chaos, Disorder” (2013), a scrappy love triangle set in Cairo; and a female character study from 2012, “Coming Forth by Day,” from the Egyptian filmmaker Hala Lotfy.

On Dec. 22, the Tunisian picture “Challat of Tunis” debuts on the site. Directed by and featuring Kaouther Ben Hania, this mockumentary posits the existence of a criminal in prerevolutionary Tunisia called the Challat. (The word means blade in a Tunisian dialect.) In 2003, the movie tells us, he rampaged through Tunis on a motorbike, hunting down provocatively dressed women and slashing their buttocks with a straight razor.

The movie begins 10 years after, with Ms. Ben Hania trying to visit the prison where the Challat was supposedly held. Stymied, she goes to neighborhoods where he was reputed to have struck. Interviewing local residents, she finds men disparaging the Challat’s supposed victims and their scanty wear. They say things like “One must dress correctly. In a respectful fashion.” The movie teems with such upsetting, but not surprising, instances of victim-blaming. The filmmaker also interviews the maker of a “devout” video game in which the player is the Challat, and gains points for slashing inappropriately dressed women. If the player attacks a hijab-wearing woman, points are deducted. Ms. Ben Hania also explores the home life of a creepy braggart who claims to be the “real” Challat.

This is a satire that stings. The misogyny and threatened masculinity on display half a world away is no different from what exists in the United States; the only distinction is in the pretext. (Many of the men in this movie claim that their retrograde views are endorsed by Islam.) Like the films of Ms. Breillat, “Challat of Tunis” is uncomfortably timely.

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