L’AMOUR DANS LA PEAU

L’AMOUR DANS LA PEAU

Le scénario, signé Anne Valton, Luc Jabon et Lorenzo Gabriele, n’a pourtant rien de léger. Jean, 80 ans, une épouse adorée (Mylène Demogeot), un cancer incurable, décide de recourir au suicide assisté, en Suisse, pour abréger ses souffrances. La famille, sonnée par cette mort annoncée, vacille. La femme de Jean refuse de lui suirvivre et se prépare elle aussi à s’en aller sur la pointe des pieds. Leurs trois enfants, Elsa (Léa Drucker), Thomas (François Vincentelli) et Julien (Aurélien Wiik), se heurtent, se blessent, se recroquevillent sur leur chagrin, trébuchent sur leur enfance passée. Les vérités éclatent et la vie pose ses derniers jalons. Les premiers flocons de neige sur le rire d’une ado. Une conversation absurdement drôle avec un fonctionnaire. Un dîner aux chandelles entre vieux amoureux. Il faut une mise en scène d’équilibriste pour éviter le pathos facile de ces jours fragiles. Celle de Lorenzo Gabriele chemine à Pas de loup sur ce fil tendu entre ombre et lumière. Une poignée de cendres s’envole dans le vent bleu, c’est fini. C’était beau.

S.B.